AA / Washington / Michael Hernández
Les États-Unis ont formulé ce lundi des accusations contre sept ressortissants chinois accusés d’avoir mené une campagne malveillante de piratage informatique parrainée par l’État, ciblant les critiques américains et internationaux de la Chine, des entreprises et des responsables politiques du pays.
Le projet, qui s’est étalé sur une durée de 14 ans, bénéficiait « aux objectifs d’espionnage économique et de renseignement étranger de la Chine », selon le ministère de la Justice. Les inculpés incluent Ni Gaobin, 38 ans, Weng Ming, 37 ans, Cheng Feng, 34 ans, Peng Yaowen, 38 ans, Sun Xiaohui, 38 ans, Xiong Wang, 35 ans, et Zhao Guangzong, 38 ans.
Tous les accusés résideraient en Chine et seraient accusés de faire partie du groupe de hackers Advanced Persistent Threat 31 (groupe APT31). Ils auraient mené cette campagne aux côtés d’officiers du renseignement du ministère chinois de la Sécurité d’État (MSS), de pirates informatiques sous-traitants, entre autres parties.
Cette campagne s’est traduite par l’envoi de plus de 10 000 « e-mails malveillants que les accusés et d’autres membres du groupe APT31 ont envoyés à ces cibles, semblant souvent provenir de médias ou de journalistes de premier plan et contenir des articles de presse légitimes », a déclaré le ministère de la Justice.
Les autorités américaines ont aussi allégué que l’APT31 faisait partie d’un programme de cyberespionnage géré par le département de sécurité de l’État du Hubei affilié au MSS, situé dans la ville chinoise de Wuhan. Des milliers de personnes auraient été touchées par cette opération.
« Le ministère de la Justice ne tolérera pas les efforts du gouvernement chinois pour intimider les Américains qui servent le public, faire taire les dissidents protégés par les lois américaines ou voler les entreprises américaines », a déclaré le procureur général Merrick Garland dans un communiqué.
« Cette affaire rappelle les fins auxquelles le gouvernement chinois est prêt à aller pour cibler et intimider ses détracteurs, en lançant notamment des cyberopérations malveillantes menaçant la sécurité nationale des États-Unis et de nos alliés », a ajouté Merrick.
Le Département d’État a offert une récompense pouvant aller jusqu’à 10 millions de dollars pour toute information sur les individus accusés, ou l’APT31.
* Traduit de l’anglais par Mounir Bennour.