Les réseaux de la Nouvelle-Calédonie touchés par une cyberattaque d’une force inédite

PARIS, 22 mai. /TASS/. Le membre du gouvernement collégial de Nouvelle-Calédonie, Christopher Gygès, a fait état d’une cyberattaque d’envergure contre les réseaux de l’île.

« Nous avons subi la nuit dernière une cyberattaque d’une force inédite en Nouvelle-Calédonie », a-t-il déclaré, relayé par la chaîne BFMTV.

Selon lui, le fournisseur d’accès local a été attaqué de l’extérieur, dans le but de déstabiliser les réseaux locaux. Christopher Gygès a souligné que les autorités avaient « stoppé » cette attaque « avant qu’il n’y ait des dégâts importants ».

Le responsable a affirmé que « la majorité des adresses IP » identifiées proviendraient de Russie. Il a estimé que cette « attaque inédite » était une « provocation » avant l’arrivée du président français Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie.

Précédemment, l’Agence France-Presse (AFP) a rapporté que le programme officiel de la visite du président français Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie qui fait actuellement face à des troubles majeurs, commencerait le 23 mai. Selon ses informations, le chef d’État répondra à beaucoup de questions légitimes des habitants. Il sera accompagné par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, le ministre des Armées Sébastien Lecornu et la ministre des Outre-mer Marie Guévenoux.

Pour rappel, une manifestation contre une réforme constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les élections locales a dégénéré en émeutes le 13 mai. Les instigateurs ont pillé et incendié des magasins, des pharmacies et des stations-service. Les mineurs étaient très nombreux parmi les participants. Les autorités ont fait état de « centaines » de blessés et de six morts. À la suite de cette flambée de violence, l’état d’urgence est entré en vigueur le 15 mai sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie pour une durée initiale de douze jours. Paris a annoncé le déploiement de militaires « pour sécuriser » les ports et l’aéroport de Nouvelle-Calédonie.

Le projet de loi qui a déclenché les émeutes prévoit d’accorder le droit de vote aux élections régionales à ceux qui résident en Nouvelle-Calédonie depuis plus de dix ans. Jusqu’ici, ce droit revenait uniquement aux citoyens inscrits sur les listes électorales au moment de la signature de l’accord de Nouméa de 1998, qui a étendu l’autonomie du territoire, et à leurs enfants. Le projet a déjà été approuvé par les deux chambres du parlement français et doit être définitivement adopté début juin. Or, les autochtones de Nouvelle-Calédonie, les Kanaks, qui constituent 41,2% de la population de l’archipel, s’y opposent résolument, estimant que l’afflux de nouveaux électeurs réduira leur influence politique.