RABAT, 22 juillet. /TASS/. Le gouverneur de Bank Al-Maghrib (la Banque centrale du Maroc), Abdellatif Jouahri, a proposé aux banques centrales d’Afrique d’échanger des informations sur les menaces et d’harmoniser le cadre réglementaire concernant les actifs cryptographiques et l’intelligence artificielle (IA) utilisée dans le secteur financier. Il a exprimé ces idées lors d’un séminaire de l’Association des banques centrales africaines (ABCA), rapporte l’agence de presse Maghreb Arabe Presse.
Le thème principal de l’événement était Risques cybernétiques et technologies financières innovantes: défis et mesures stratégiques. « Il est nécessaire de regrouper nos efforts à travers des plateformes d’échange d’informations sur les menaces et les incidents, d’harmoniser le cadre réglementaire, en particulier en ce qui concerne les actifs cryptographiques, les stablecoins et l’intelligence artificielle utilisée en finance, ainsi que d’améliorer les compétences locales en créant des centres d’excellence en cybersécurité et en technologies financières », a souligné M. Jouahri.
Il a appelé à une « coopération régionale pour identifier les vulnérabilités et les menaces liées à la cybersécurité, en particulier dans le domaine des paiements numériques transfrontaliers ». « Il est essentiel d’échanger des meilleures pratiques, des solutions innovantes et des systèmes de régulation efficaces pour contrer les risques cybernétiques, ainsi que les problèmes de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme », a-t-il ajouté.
« Ces dernières années ont été marquées par une vague d’innovations numériques ayant un impact profond sur nos pays, ouvrant des opportunités sans précédent, notamment pour le secteur des services financiers. Les banques centrales doivent soutenir l’innovation tout en restant vigilantes face aux risques associés et en développant leurs capacités pour faire face aux menaces pesant sur la stabilité de l’économie monétaire et financière. Les banques africaines doivent s’adapter aux transformations en cours en formant des partenariats avec des entreprises technologiques financières déjà actives dans ce domaine, afin de maintenir un équilibre sur le marché face à de grandes entreprises technologiques dont l’activité de crédit croît rapidement dans le monde, en particulier grâce à l’IA », a déclaré M. Jouahri.
« Cette rapide transformation numérique accroît notre vulnérabilité aux risques cybernétiques, ce qui nécessite une résilience cybernétique fondamentale, désormais cruciale pour le bon fonctionnement des marchés et la stabilité financière. La prolifération des attaques de phishing, des fraudes liées aux paiements numériques et des menaces visant notre infrastructure financière critique nécessite un renforcement constant et coordonné de nos systèmes de cybersécurité », a-t-il conclu.